Il buco

Que ce soit en surface ou sous terre, le film utilise une forme cinématographique inusitée qui pourrait désarçonner les plus jeunes et s'adresse d'abord aux adultes et adolescents : lenteur du rythme, longs plans-séquences, absence de paroles, d'explications, de musique, absence de repères géographiques et temporels, scènes d'obscurité totale ou presque. La bande-son est constituée des sons fournis par la nature, les animaux et l'homme qui communique avec eux, le vent, l'eau qui goutte. L'exploration du gouffre et la lente progression des spéléologues qui s'enfoncent toujours plus profondément peut être ressentie comme oppressante, voire angoissante, en particulier pour les personnes souffrant de claustrophobie. Cette expérience cinématographique singulière, méditative et poétique, livre en parallèle des parcours humains en totale immersion avec la nature : sous terre, les spéléologues aguerris explorent l'abîme avec les techniques des années 1960 pendant qu'en surface, un vieux berger vit en osmose avec ses bêtes et la nature jusqu'à son dernier souffle.