La dérive des continents (au sud)

Ce film présente un intérêt culturel et thématique très intéressant en offrant un regard critique sur les relations européennes dans le contexte de la migration. Il suscite la réflexion sur la surmédiatisation des drames humains et l’influence néfaste des fake news. Il donne la parole pour un court instant et à la toute fin du film aux migrant.e.s qui questionnent les activistes majoritairement blancs. Le film expose une prise de conscience sur l’absurdité de notre monde, sur la perte des valeurs solidaires avec un style cinématographique subtil. Des traits d’humour et quelques effets spéciaux fantastiques ponctuent le film et plairont aux amateurs.trices de la cinématographie du réalisateur suisse. Au niveau des contre-indications, le film contient de la violence liée au contexte du film : une géopolitique européenne crispée face à l’urgence migratoire sur l’île sicilienne et la surmédiatisation des morts retrouvés en mer. Les représentant.e.s politiques veulent contrôler et manipuler les images de la future visite diplomatique, en mettant en scène les migrant.e.s de manière caricaturale, ce qui représente une forme d'exemplarité négative et de dénigrement. D’autre part, les relations psychologiques sont tendues et pesantes entre la mère et son fils, jusqu’à une résolution positive, cependant. Au niveau du plan physiologique, il faut noter que plusieurs langues sont parlées et sous-titrées durant le film et que la complexité du scénario ainsi que le traitement narratif à tiroirs d’une multitude de sujets destine plutôt ce film aux adultes et aux grands adolescents avertis.