De Humani Corporis Fabrica

Le documentaire se compose d'images impressionnantes et frontales de corps, d'organes et d'actes chirurgicaux. Le sang et autres fluides corporels sont omniprésents. Des interventions telles que césariennes, mastectomies ou encore des interventions sur les yeux, l’urètre ou le cerveau sont filmées. On y voit également la préparation funèbre d'un corps. Ces images spectaculaires ont été filmées à l'intérieur des microscopes, au-dessus des tables d'opération et à l’aide d’un dispositif permettant d’être au plus près des gestes des médecins et des corps. L’esthétique du documentaire est très proche de celle des caméras du monde médical, les scènes sont longues et naviguent entre l'intérieur et l'extérieur des corps avec les médecins en arrière-plan. L'hôpital est représenté comme un corps qui lui-même contient un système composé de corps qui s’activent et vivent en son intérieur. Le film nous confronte à la fragilité du vivant, à la souffrance, à la présence de la mort et à la matière qui nous compose. Soulignons également la scène finale qui se déroule en salle de garde, une salle servant d’exutoire, ornée de fresques à caractères pornographiques. La forme, le rythme et l'éloquence des images ne conviendront pas aux spectateurs sensibles.