The Brutalist

Ce film de 3h14 incluant un entracte de quinze minutes exigé par le réalisateur comporte des passages de sexe explicite et plusieurs scènes impliquant de la violence physique et psychologique dont un viol homosexuel. Les relations entre les personnages sont complexes et pesantes car elles se basent sur des luttes de pouvoir, des différences de cultures et de croyances. Sans le montrer explicitement, le long métrage insiste sur le traumatisme des camps de concentration qui hante plusieurs protagonistes. Dans cette perspective, le héros principal s’adonne à l’alcool et à la drogue qu’il consomme sous forme d’injection. Afin de respecter le contexte historique dans lequel se déroule l’intrigue, un grand nombre de personnages fument. A travers des personnages inventés de toutes pièces, ce film bénéficiant d’une photographie, d’une interprétation et d’une mise en scène remarquables pour illustrer le contexte historique dans lequel il s’inscrit, s’intéresse avec beaucoup de pertinence au sort réservé aux immigrants par leur pays d’accueil. C’est la parfaite antithèse de l’utopique rêve américain, transcendé à travers le mouvement architectural du brutalisme qui sert de métaphore au traumatisme des protagonistes. Ce film exigeant ne prend aucun parti et ne juge pas ses personnages. Il sonde l’humanité dans ce qu’elle recèle de plus immonde tout en glorifiant à juste titre ce qu’elle peu engendrer de plus beau. Un film recommandé aux adultes car il demande une grande maturité, une curiosité et une culture cinématographique et artistique exigeante afin d’être compris et apprécié à sa juste valeur.