9 Songs - Nine Songs

Les activités du couple se résument à assister à des concerts rock,sniffer des lignes de coke et faire l’amour. Dans le contexte du cocktail rock - sexe - drogue, la prise de drogues dures semble la chose la plus naturelle et simple qui soit et l’usage de produits stupéfiants s’en trouve totalement banalisé. Force est de constater le manque d’amour et de sentiment qui lieraient le couple pour donner sens à cette éphémère liaison amoureuse. Elle se limite à des relations organiques. A son terme le constat est inéluctable: chacun ennuie prodigieusement l’autre. L’activité sexuelle (avec des épisodes sado- masochistes et usage d’un vibromasseur) apparaît dès lors comme une suite de copulations, quête de jouissance mécanique, répétitive désespérée et vaine. La représentation réaliste, non simulée, explicite de l’acte sexuel est crue (coït, sexe en érection, fellation, éjaculation) avec des paroles échangées également très crues. Les amateurs de rock assisteront à des extraits de concerts de groupes anglo-saxons atypiques. Dans cette approche provocatrice et impudique de la relation sexuelle, le spectateur devient un voyeur introduit au coeur de l’intimité d’un couple. Le seul intérêt de ce film est peut-être de poser une nouvelle fois la question de la limite entre pornographie et érotisme et celle de la liberté de création: doit-on vraiment tout montrer et jusqu’où? La démarche du réalisateur semble ne pas aller au-delà du constat clinique et de la provocation.