El aura

Quand le monde imaginé devient réel, il y a souvent des éléments imprévus et des sentiments insoupçonnés qui apparaissent. C'est ce que va découvrir le personnage central de ce film, lui qui n'imagine que des hold-up non violents. Or la violence est au rendez-vous (usage d'armes à feu lors de scènes de chasse et d'attaques à main armée, plusieurs morts d'homme par balles). Les relations entre les personnages sont agressives. Ils n'hésitent pas à utiliser leurs armes pour régler un problème. Il y a aussi la violence conjugale, suggérée par un plan montrant le dos d'une femme marqué par des hématomes. Même entre frère et soeur, les coups sont donnés (gifles). Malgré de belles images et une superbe réalisation, un sentiment d'angoisse plane tout au long de ce film sombre et inquiétant: on ne sait jamais quelle tournure vont prendre les événements. Ce sentiment s'inscrit dans la problématique du film: il montre des attaques à main armée imaginées qui semblent faciles dans leur déroulement et qui pourraient laisser croire que dans la réalité il en va de même. Or la réalité est souvent différente: rien n'est conforme au plan prévu et un sentiment de désorientation totale s'installe. C'est comme l'aura (symptômes annonciateurs d'une crise, en langage médical) pour un épileptique: tout devient confus et il n'y a plus de repères. Ce film raconte une histoire simple mais qui s'avère complexe sur le plan de la psychologie des personnages et dans son déroulement (relative lenteur, peu de paroles). De ce fait, il demande une certaine maturité.