Control

Le spectateur assiste au désarroi d’un jeune musicien en proie à des angoisses existentielles puis à la dégradation de son état physique et psychique. Les crises d’épilepsie, en particulier la dernière, sont très impressionnantes. Mais la violence des souffrances vécues (conflits conjugaux, déchirements, culpabilité, suicide) est plus suggérée que montrée. Il faut signaler à titre d’exemplarité négative la consommation d’alcool, de médicaments et de fumée. Mais la description de ce personnage attachant et doué ne présente pas de dangers d’identification, tant son itinéraire chaotique est fait de douleurs, de solitude et d’incommunicabilité. A signaler enfin la durée de ce film. Pudique et sensible, ce portrait d’un musicien et, à travers lui, d’un groupe et d’une époque présente de nombreux intérêts, en particulier la musique et la qualité des textes, forts et poétiques. Ce film dit bien les difficultés du chanteur à vivre et à assumer la réussite de son groupe, le succès auprès des foules et la notoriété publique. Sa fragilité psychologique, son état dépressif et ses sentiments de solitude finiront par l’emporter.