Elles étaient cinq

Dès le début du film, par l’insertion fugitive d’images angoissantes, le spectateur déstabilisé comprend qu’un drame va éclater et faire basculer dans l’horreur ces belles images de jeunes filles heureuses et insouciantes. La scène du viol et du meurtre est réaliste, donc forcément très violente et angoissante. Le constat bouleversant sur les conséquences indélébiles d’un tel drame provoque beaucoup d’émotion. En particulier le processus de deuil et la douleur de chacun et, chez la jeune fille violée, la solitude et la difficulté à vivre pleinement. Cette histoire dit très clairement l’horreur du viol, du meurtre, de la souffrance infligée, des vies bouleversées à jamais. Il décrit avec sensibilité les répercussions sur l’entourage, l’évolution personnelle et le cheminement intérieur de chacun suite à un tel drame. Il soulève le problème de la libération conditionnelle du délinquant condamné pour de tels actes, la confrontation possible de la victime avec son bourreau, la question de la culpabilité et du pardon. Comme fil rouge, il y a l’histoire d’une magnifique amitié entre filles, leur complicité, leur solidarité et, sans qu’il puisse jamais y avoir réparation, l’amour et l’espoir possibles malgré tout.