Fish Tank

Un film souvent dur et prenant. On y découvre, du point de vue d’une adolescente rebelle de 15 ans, des thématiques fortes telles que la misérable vie de banlieue en Ecosse, dans un milieu très défavorisé avec ses personnages inadaptés et/ou marginaux, la “vie de famille” (les guillemets s’imposent), les relations hommes-femmes (et homme-adolescente), un monde violent, sans limite, où les barrières sociales ou éducatives - les garde-fous - ont disparu. D’une incontestable valeur cinématographique, ce film peut être qualifié d’éducatif pour des adolescents, dans la mesure évidemment où les parents jouent leur rôle d’éducateur ! La violence psychologique (surtout) et la violence physique traversent ce film: coups de boule, brutalités, simulation de viol avec attouchements (très destabilisant pour des adolescent-e-s), enlèvement d’une fillette. Il en est de même de la sexualité: la cuisine de la mère est l’antichambre d’un baisodrome et un homme marié, père de famille, couche avec une autre mère et sa fille, le tout sans aucune protection. Les dialogues et les relations entre tous ces personnages, quand ils existent, sont misérables. Le langage est grossier mais réaliste: il illustre la pauvreté morale des protagonistes et de leurs comportements. A noter également la forte consommation d’alcool (indissociable de la sexualité) et de cigarettes (y compris des deux fillettes). On s’attend donc sans cesse à des catastrophes, qui ne se produisent cependant pas. Il n’empêche que tout cela est fort pertinent et efficace pour l’illustration des propos de la cinéaste.