Frères d'exil

II y a beaucoup d'actes très violents et angoissants tout au long du film: menaces verbales et meurtres à l’arme blanche, enfant abusé ou roué de coups, jeune femme humiliée puis violemment battue par son souteneur. Pour compléter le tableau, un chien se nourrit de viscères humains. Les personnages, même au sein d’une famille, sont agressifs entre eux. Les deux groupes qui s'affrontent sont pris dans une spirale de violence et de vengeance que pas un adulte ne cherche à arrêter. Il y a bien deux adolescents qui tentent d’y échapper, mais ils sont vite rattrapés par la haine et se retrouvent avec du sang sur les mains. Ce film n'apporte pas de solution au problème entre ces deux communautés. Au contraire, il ravive le conflit, justifie cet engrenage de la violence et donne l'impression que tous les Kurdes et les Turcs se comportent de cette manière, le couteau entre les dents, prêts à s'entretuer ou à profiter de leur pays d’accueil par tous les moyens. Il faut également relever une certaine complaisance dans la manière de filmer les scènes violentes. On peut regretter que cette réflexion sur les problèmes de l'émigration et de l'intégration dans une Europe capitaliste se réduise à une lutte armée et sanglante.