Lake Tahoe

Pour raconter cette histoire à première vue très simple, le réalisateur a choisi d’épurer au maximum son film, tant sur la forme que sur le fond. Le seul mouvement de caméra utilisé est le plan fixe large (en étant attentif, on peut relever toutefois quelques travellings). Chaque plan est séparé du suivant par une coupe franche au noir, procédé qui permet ainsi de prolonger la scène uniquement par le son, de faire une pause par le silence, imprimant ainsi au film une lenteur certaine. Les dialogues sont eux aussi très réduits et les non-dits rendent la compréhension de l’histoire difficile. Par contre, la consommation de cigarettes et de joints est très courante, ainsi que le vol, ultime moyen pour que la vie redémarre. Tourné dans la péninsule du Yucatan, dans le sud du Mexique, le réalisateur filme une région peu connue de son pays et utilise judicieusement cette plaine côtière pour renforcer l’ambiance de son récit. Ce film d’art et d’essai, dépourvu d’effets spéciaux, au rythme lent et à l’esthétisme certain, semblera long et ennuyeux aux yeux d’un jeune public.