Maman est chez le coiffeur

Le sujet difficile de la désunion d’un couple et l’éclatement de la famille, montré du point de vue des enfants, est traité ici avec beaucoup de sensibilité et d’humanité. La reconstitution de l’époque est soignée (musique, décors, ustensiles de la vie quotidienne) et les thèmes de réflexion sont nombreux (douleur et incompréhension des enfants face à la séparation de leurs parents, images fabriquées d’un bonheur factice qui occultent en fait les souffrances et les difficultés, ...). La situation décrite entraîne naturellement beaucoup de tension et de conflits entre les personnages et, même si le ton général n’est pas à la dramatisation à l’extrême, le désarroi dans lequel se trouvent plongés les enfants crée une certaine crainte d’événements graves qui pourraient se produire (et qui ne surviennent pas en fin de compte). Cette impression est renforcée par les réactions imprévisibles du cadet de la famille et par un voisin sourd-muet qui inquiète - à tort - les parents du quartier. Le parlé québécois n’est en outre pas toujours facile à comprendre et une scène à caractère sexuel, filmé de manière très discrète, est à relever.