Mémoires d'une geisha

Ce film ne présente pas d'importantes contre indications. Il faut relever cependant quelques scènes au cours desquelles éclate une certaine violence (enlèvement de deux soeurs et leur séparation, éducation à coups de bâton, quelques bagarres et disputes entre geishas, incendie d'une maison). Une geisha fait partie d'une catégorie sociale très particulière: ni épouse ni prostituée, elle n'a pas le droit d'aimer. Mais, parfois, les sentiments sont trop forts et l'amour l'emporte sur l'interdit (deux très courtes scènes d'amour esquissées de manière pudique). Dans l'okiya, maison où vivent les geishas, l'ambiance n'est pas toujours sereine: la rivalité entre les filles, la jalousie des anciennes, les disputes, la méchanceté, compliquent leur quotidien. Mais la beauté plastique du film est à la hauteur de celle de ses héroïnes: il y a une recherche constante de la perfection. Les geishas sont des artistes, payées pour divertir les hommes riches: elles dansent, chantent en s'accompagnant d'un instrument à cordes, font la conversation et servent le thé. Pour plaire, elles connaissent l'art de la coiffure, du maquillage et de l'habillement. Le film décrit bien ce monde étrange et quelque peu secret, respectueux de traditions très anciennes. Il pose la question du statut de la femme dans une société dominée par l'homme et de cette soumission plus ou moins volontaire à des règles de vie très strictes. Adapté du best-seller “Geisha” d’Arthur Golden, ce film édulcore toutefois quelque peu le statut de la geisha. D’autres ouvrages en donnent une vision un peu plus réaliste (“Mémoires d’une geisha” de Yuki Inoue par exemple). Il montre aussi certains aspects typiquement japonais (combat de sumo) et la découverte de la civilisation américaine à la fin de la guerre. "Mémoires d'une geisha" propose une belle et longue (2 h 20) histoire d'amour, qui s'adresse aux grands adolescents et aux adultes.