Un barrage contre le Pacifique

A titre de contre indications il faut relever une atmosphère tendue, étouffante et diverses formes de violence: la violence du contexte colonial avec ses exactions contre les populations locales (une révolte paysanne sauvagement réprimée, un cortège de prisonniers assoiffés et maltraités, une tête coupée sur un piquet, ...) et la violence familiale, celle de la mère à l’égard de ses enfants et celle du fils contre sa mère, violences qui s’inscrivent dans des relations psychologiques tourmentées et destructrices. La mère, obsessionnelle et possessive, exerce un chantage affectif à l’égard de ses enfants. A signaler aussi une certaine vulgarité dans quelques propos échangés. Toutefois, ce film, tourné dans une nature magnifique au Cambodge, est la libre adaptation du roman éponyme de Marguerite Duras, paru en 1950. Excellente reconstitution de l’Indochine en 1931, il décrit bien le système colonial en place, l’exploitation des populations locales et la corruption des administrateurs. On y voit aussi la vie assez misérable des “petits blancs”. Dans ce huis clos familial oppressant, il y a la solitude, l’obsession de l’argent et de la réussite, le racisme ambiant. Un film long, au rythme lent, qui risquent d’ennuyer les adolescents.