Water

Reconnaissables à leur crâne rasé et vêtues de blanc, les veuves hindoues sont encore au XXIe siècle des parias de la société indienne et souvent accusées d'apporter le "mauvais oeil". Toute la violence de ce film est sous-entendue. C'est une violence psychologique, muette, qu'il faut voir entre les images : misère, enfermement, malnutrition, prostitution (aussi enfantine), suicide. On peut toutefois relever trois scènes qui pourraient frapper l'esprit d'un enfant : l'abandon de la fillette par son père à la porte de l'ashram, le moment au cours duquel la petite fille se fait raser le crâne et la rencontre de l’enfant avec son “client”. Les relations psychologiques entre les principaux personnages sont difficiles et marquées par l'intolérance, la révolte et la tyrannie. Le statut réservé aux veuves par la religion hindoue, les cérémonies funéraires (crémations sur les bûchers sur les ghats du Gange), les scènes d'ablutions dans le fleuve sacré pour se purifier ou simplement se laver, la place et le rôle de l'eau dans la société hindoue : autant de thèmes montrés qui suscitent une réflexion sur des traditions encore très présentes aujourd'hui en Inde. En arrière-plan, juste suggéré, et en parallèle avec la destinée des veuves, on suit la lutte que le mahatma Gandhi mène contre l'occupation britannique. La violence sous-jacente de cette histoire, la connaissance de l'histoire coloniale de l'Inde et la durée font que ce film ne s'adresse pas aux enfants.