Wrestler (The)

Un film très bien construit sur le catch, certes, mais surtout sur un catcheur “has been” qui végète dans les petites salles après avoir connu la gloire. Il est intéressant de découvrir ce monde des catcheurs (assez inédit au cinéma) emprunt de camaraderie, de solidarité et même de virile tendresse... une sorte de famille (ou de clan), ce qui rend d’autant plus difficiles pour le personnage principal ses relations avec les autres: une amie strip-teaseuse, sa fille, son logeur ou un employeur d’occasion. Une excellente réflexion sur le monde du spectacle, la commercialisation des corps (catcheurs et strip-teaseuses), la difficulté à vivre dans le présent après avoir été une star, à vieillir en se trouvant confronté à la maladie, à l’approche de la “vieillesse” et à la misère. Les scènes de catch, longues, intenses et sanguinaires, sont montrées de manière très réaliste mais le spectateur sait qu’il s’agit d’un spectacle et peut les voir avec une certaine distance. En revanche, il est difficile de maintenir la même distance par rapport à d’autres scènes violentes ou sexuelles, aux relations tendues ou à des situations pouvant susciter une identification négative, notamment le travail des strip-teaseuses et une scène de sexe explicite dans les toilettes, une prise de cocaïne, la dépendance aux médicaments voire à l’alcool, des mutilations et automutilations, l’impossibilité pour le catcheur à renouer des relations avec sa fille ou à en nouer avec sont amie, etc. Enfin, des images fortes et “choc” et un son souvent agressif renforcent la violence générale du film.