Biutiful

Fiche du film

Titre original
Biutiful
Année
2010
Pays d'origine
Espagne, Mexique
Réalisateur(s)
Alejandro González Inárritu
Distribution
Pathé Distribution
Durée
137 min.
Acteurs
Javier Bardem, Ruben Ochandiano, Blanca Portillo
Genre
Drame
Résumé succinct
C’est l’histoire d’un homme en chute libre. Sensible aux esprits, Uxbal, père de deux enfants, sent que la mort rôde. Confronté à un quotidien corrompu et à un destin contraire, il se bat pour pardonner, pour aimer, pour toujours.
Synthèse
Ce film sombre, âpre et éprouvant, est d’un grand intérêt culturel et thématique. La description clinique d’une frange de notre société dans les bas-fonds de Barcelone est particulièrement bien présentée par le cinéaste. Avec un réalisme saisissant, il montre les trafics, la corruption et l’exploitation humaine qui enrichit certains mais laisse le plus grand nombre dans l’humiliation, l’extrême pauvreté et les conduit parfois à la mort. Certaines scènes sont d’ailleurs difficiles à supporter, comme les conditions de vie puis la mort des clandestins chinois dont les cadavres sont jetés à la mer. Une famille, évidemment éclatée, est le pivot du film, avec deux enfants, une mère plus paumée que vénale qui se prostitue et un père malade qui va mourir. Dans cette misère psychique et physique, quelques parcelles d’humanité et de solidarité apparaissent quand même. Si cela n’atténue pas vraiment l’impression désespérante du film, cela laisse néanmoins une bribe d’espoir : les personnages ne sont pas des monstres mais des victimes. De ce point de vue, les efforts du père pour mettre en ordre ses affaires avant de mourir sont touchants. On l’aura compris, ce film sans concessions est exemplaire (les salauds sont montrés comme tels, à l’exception des deux enfants et d’une mère africaine) mais suscite plus la réflexion que la fascination : il place le spectateur devant ses responsabilités dans une société du profit où la richesse des uns se fait au détriment des autres (voir à ce propos les liasses d’euros ou la scène emblématique de la boîte de nuit avec de belles strip-teaseuses monstrueusement déformées). Ce constat n’est évidemment pas nouveau, il n’empêche qu’une piqûre de rappel n’est pas inutile. La qualité cinématographique du film fait que, malgré sa durée et son épilogue connu dès le début, on reste captivé et touché tant par les personnages que par l’histoire. Ce film s’adresse plutôt à des adultes ou à des jeunes d’une certaine maturité.

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