Impasse du désir

Les chagrins d’amour sont certes douloureux mais lorsqu’un psychiatre et son patient subissent cette épreuve, le risque est grand (en tout cas dans le film) que leur relation soit pervertie. Et c’est bien ce qui se produit : pour réaliser un funeste projet, le psychiatre use de son pouvoir de thérapeute et manipule son patient. Les adultes désemparés, leurs fantasmes, l’incertitude de l’action, l’invraisemblance de certaines situations (particulièrement les machinations du psychiatre) et les rapports caricaturaux psychiatre/patients peuvent être éprouvants et inquiéter. Toutefois l’angoisse que cela aurait pu susciter est partiellement désamorcée par un décalage entre l’intensité de l’intrigue et la manière peu crédible dont elle est présentée. A noter, même si cela n’est guère choquant pour des spectateurs avertis, une scène d’étranglement, une autre d’agonie et la consommation d’alcool. Ce drame est bien filmé et l’esthétique de certaines images fait oublier la noirceur du propos. Quant aux cinéphiles, ils pourront chercher à repérer plusieurs références à Hitchcock. De par sa thématique et sa facture, ce film est incompréhensible et sans intérêt pour des enfants. Il s’adresse donc à des spectateurs ayant un minimum de connaissances - ou de références - en matière de psychologie.