Nostra vita (La)

Fiche du film

Titre original
Nostra vita (La)
Année
2010
Pays d'origine
Italie, France
Réalisateur(s)
Daniele Luchetti
Distribution
Xenix Filmdistribution
Durée
101 min.
Acteurs
Raoul Bova, Giorgio Colangeli, Elio Germano
Genre
Drame
Résumé succinct
Claudio, ouvrier dans le bâtiment, travaille sur un chantier dans la banlieue de Rome. Il est très amoureux de sa femme, enceinte de leur troisième enfant. Un drame inattendu va soudain bouleverser l'insouciance de cette vie simple et heureuse. Pour survivre, Claudio va affronter avec rage l'injustice intime et sociale qui le touche. Le soutien de sa famille, de ses amis et l'amour de ses enfants vont l'aider à réussir le pari de la vie.
Synthèse
Même si le jeu des acteurs et les agréments de la vie italienne font penser à une comédie, ce film relève clairement du drame et il ne s’agit donc pas d’un délassement ! Tout le film baigne dans la violence sociale du monde du travail et de la société italienne contemporaine. La mort par exemple (accidentelle ou non ?) d’un ouvrier immigré clandestin est traitée avec un grand cynisme. Quant à la société italienne, elle est présentée sous un angle particulièrement réaliste et sombre : magouilles, arnaques, exploitation, xénophobie, mafia, illégalité, course à l’argent... qu’atténuent à peine l’amour familial et la solidarité, clairement complices de ces dérives. Cette fiction malheureusement plausible est certes une photographie de l’Italie berlusconienne, mais on ne peut s’empêcher de ressentir un certain malaise tant la dénonciation et le regard critique de l’auteur sont ambigus : grâce aux magouilles et au fric, tous les protagonistes s’en tirent finalement assez bien et échappent à toute sanction légale ou morale. En cela, le spectateur peut se sentir outragé ou manipulé dans la mesure où ces pratiques sont présentées comme la seule manière de s’en sortir. Ce film foisonnant (les problématiques s’accumulent) est bien écrit, bien filmé et bien joué, avec plusieurs scènes d’émotions et de drôleries. Il n’en reste pas moins dérangeant tant par sa complexité que par son traitement et nécessite de la part du spectateur esprit critique et capacité de distanciation.

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