Même la pluie

Fiche du film

Titre original
También la lluvia
Année
2010
Pays d'origine
Espagne, France, Mexique
Réalisateur(s)
Iciar Bollain
Distribution
Filmcoopi Zürich
Durée
104 min.
Acteurs
Luis Tosar, Gael Garcia Bernal, Juan Carlos Aduviri, Karra Elejalde, Carlos Santos, Raul Arevalo
Genre
Drame
Résumé succinct
Sebastian, jeune réalisateur passionné, et son producteur arrivent dans le décor somptueux des montagnes boliviennes pour entamer le tournage d'un film. Les budgets de production sont serrés et Costa, le producteur, se félicite de pouvoir employer des comédiens et des figurants locaux à moindre coût. Mais bientôt le tournage est interrompu par la révolte menée par l'un des principaux figurants contre le pouvoir en place qui souhaite privatiser l'accès à l'eau courante. Costa et Sebastian se trouvent malgré eux emportés dans cette lutte pour la survie d'un peuple démuni. Ils devront choisir entre soutenir la cause de la population et la poursuite de leur propre entreprise sur laquelle ils ont tout misé. Ce combat pour la justice va bouleverser leur existence.
Synthèse
Le procédé du film dans le film permet de faire le lien entre la situation des Indiens de Bolivie au moment de l’invasion espagnole au XVIe siècle et celle qu’ils vivent actuellement. Et ce rapprochement est saisissant, tant l’histoire se répète : pillages, massacres, violences... Les colons espagnols et catholiques ont été remplacés par la bourgeoisie blanche et les firmes internationales, mais les victimes sont toujours les Indiens. Simplement, le problème de l’eau a remplacé la quête de l’or - celle de l’argent perdure. Ce film désenchanté est donc très instructif et la présentation du colonialisme tant historique qu’actuel est malheureusement réelle et connue, même si le film reste une fiction. Bien que plus évoquées que montrées avec complaisance, plusieurs scènes de violences sont à relever (Indiens mutilés ou brûlés, répression de manifestations...). La violence actuelle parait encore plus insoutenable que celle du passé du fait de la distance historique et de notre connaissance de la cruauté de la colonisation espagnole. Les relations entre les groupes sociaux et entre les personnages sont évidemment conflictuelles et tendues. Si certains personnages sont monolithiques (mais pas caricaturaux), d’autres sont en proie à de véritables problèmes de conscience comme l’illustre l’équipe de tournage qui est, au début, un peu lâche, assez insensible aux malheurs des Indiens et avide (le film doit se faire coûte que coûte), mais qui, confrontée à l’actualité et aux luttes sociales, évolue et dont plusieurs personnages agissent et y gagnent en humanité.

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