Le gamin au vélo

Un film sensible, d’une remarquable qualité cinématographique (enfermements et fuites sont particulièrement bien suggérés) et relativement optimiste malgré la gravité du sujet. Il est porteur d’espoir dans la mesure où il montre que pour traiter un cas de délinquance les qualités humaines faites de compréhension - ce qui n’exclut pas la fermeté - de générosité et d’amour, les règles normales d’une société civilisée (rôles des adultes, de la justice), l’amélioration des conditions sociales et des liens sociaux, sont plus efficaces que la répression ou les méthodes musclées. Il y a toujours une issue possible même dans les pires situations. A cet égard, ce film peut susciter de riches réflexions tant pour les parents et éducateurs que pour les jeunes, surtout qu’il s’appuie sur des faits tout à fait plausibles malgré quelques ressorts dramatiques plus proches de la fiction. Dans ce contexte, la violence physique (agressions, coups, poursuites) comme la violence psychologique (rejet du fils par son père lâche et veule, manipulations d’un dealer) sont bien présentes mais nécessaires à la démonstration du film. Il en est de même des relations entre les personnages, souvent tendues et pesantes, notamment pour ce qui concerne la recherche du père par son fils et l’ascendant d’un jeune adulte sur l’enfant. Certes, l’issue positive est peut-être un peu angélique, mais cela n’enlève rien à l’exemplarité des propos.