Beur sur la ville

Fiche du film

Titre original
Beur sur la ville
Année
2011
Pays d'origine
France
Réalisateur(s)
Djamel Bensalah
Distribution
JMH Distributions
Durée
99 min.
Acteurs
Booder, Sandrine Kiberlain, Steve Tran, Issa Doumbia, Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Roland Girod
Genre
Comédie, policier
Résumé succinct
Jusque-là, Khalid Belkacem avait tout raté : son BEPC, son code de la route, son BAFA, et même son BCG. Il ne s'attendait pas à devenir le premier « discriminé positif » de la police. Mais comme dit sa mère : "C'est ça, la France ! Elle donne sa chance à tout le monde !"
Synthèse
Cette grosse farce - le spectateur est averti - sera diversement appréciée tant il peut être risqué d’utiliser l’humour pour dénoncer les égarements d’une société bien-pensante et les conditions de vie dramatiques des oubliés de la prospérité. Certains la trouveront vulgaire, voire outrageante pour les “minorités visibles” et certains corps constitués comme la police et l’administration, tandis que d’autres se réjouiront de cette charge contre les stéréotypes raciaux ou sur la banlieue. Il est vrai que la dérision féroce et caricaturale de cette comédie est une charge contre le politiquement ou moralement correct. Les personnages sont nuls et grotesques mais la fin nous montre que ce n’est pas aussi simple que cela. De même l’histoire met en évidence la vacuité d’une classification entre bons et méchants et dénonce les idées reçues sur la diversité et le communautarisme. L’angle d’attaque - car c’est bien de cela qu’il s’agit - est intéressant et assez jouissif, à prendre évidemment au deuxième degré au moins. Ce film a le mérite de “banaliser”, dans le sens de dédramatiser, la vie dans une banlieue, celle du 99 qui relègue celle du 93 au rang d’aimable jardin, et de montrer la “bonne entente” des diverses communautés et de faire des gardiens de la paix locaux des personnages plus proches des habitants que de leur hiérarchie. Plusieurs scènes de violences doivent être signalées (bagarres et coup de boule entre femmes, victimes décapitées, coups de feu) mais la tonalité du film fait qu’elles ne sont pas trop perturbantes : on est proche du “grand guignol”. La manière caricaturale avec laquelle sont montrées la police et les communautés n’est pas de l’ordre de la déformation tendancieuse ou du dénigrement (les personnages sont plutôt sympathiques). Au contraire, le propos est de montrer certaines réalités mais en forçant considérablement le trait. Le langage - parfois difficile à saisir - subit le même traitement. Ce film doit être vu avec un certain recul et il n’est pas certain que les plus jeunes spectateurs en saisiront toute la dérision. Il ne révolutionne certainement pas l’art cinématographique mais fait néanmoins sens dans la France actuelle.

Revenir