Les neiges du Kilimandjaro

Fiche du film

Titre original
Les neiges du Kilimandjaro
Année
2011
Pays d'origine
France
Réalisateur(s)
Robert Guédiguian
Distribution
Agora Films
Durée
107 min.
Acteurs
Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin
Genre
Comédie dramatique
Résumé succinct
Bien qu’ayant perdu son travail, Michel vit heureux avec Marie-Claire. Ces deux-là s’aiment depuis trente ans. Leurs enfants et leurs petits-enfants les comblent, ils ont des amis très proches et sont fiers de leurs combats syndicaux et politiques. Leurs consciences sont aussi transparentes que leurs regards. Ce bonheur va voler en éclats avec leur porte-fenêtre devant deux hommes armés et masqués qui les frappent, les attachent, leur arrachent leurs alliances, et s’enfuient avec leurs cartes de crédit. Leur désarroi sera d’autant plus violent lorsqu’ils apprendront que cette brutale agression a été organisée par l’un des jeunes ouvriers licenciés en même temps que Michel.
Synthèse
Avec pour toile de fond la crise économique, la misère sociale et la perte de repères du prolétariat, ce film - dont se dégage une certaine nostalgie et dont le réalisateur ne cache pas ses sympathies - met en opposition deux générations de travailleurs : les “anciens” qui croient encore à la solidarité, à l’amitié et aux valeurs syndicales qui ont arraché les acquis sociaux, et les “nouveaux” qui rejettent ce passéisme et qui sont prêts à tout pour subvenir à leurs besoins. Un banal fait divers (un vol avec violence) perpétré par des jeunes et dont sont victimes les “anciens” suscite chez ces derniers l’incompréhension. Mais fidèles à leurs valeurs, bien qu’avec quelques doutes parfois pour certains d’entre eux, ils privilégient le dialogue, le pardon, l’altruisme et refusent de répondre à la violence par la violence. Ils sont même sujets à une certaine culpabilité alors que les délinquants ne connaissent pas ce sentiment. L’image de la jeune génération de prolétaires, y compris les enfants des vieux syndicalistes, n’est guère reluisante même si le vol est expliqué par la nécessité du voleur de pourvoir à l’entretien de ses petits frères. Par contre, on ne peut se départir du sentiment que le réalisateur enjolive quelque peu la vieille garde de gauche, ce qui peut causer un certain malaise. A noter une scène violente, celle du vol, et aussi le fait que le “vol par nécessité” - même s’il est puni, le voleur n’exprime aucun regret et au contraire agresse ses victimes - met en évidence le recours à des moyens illicites pour gagner facilement de l’argent. Un film intéressant, avec de la tendresse et un certain humour, qui magnifie les valeurs humanistes malgré sa dichotomie et quelques ambiguïtés.

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