Forces spéciales

L’évidente supériorité des Rambos français éclate au grand jour : à six, ils arrivent à battre des centaines de talibans (on se croirait dans certains westerns). En fait, ce film manichéen et patriotique ressemble fort à de la propagande pour l’armée française, avec ses bons soldats courageux et idéalistes qui se battent contre les méchants talibans cruels et inhumains. Comme le réalisateur ne prend pas de distance et ne travaille pas le second degré, on est fortement tenté d’y voir une déformation tendancieuse. Par ailleurs, de par son réalisme, une certaine fascination est à craindre pour ces surhommes au sens du devoir surdimensionné et leur amitié virile. La manière de filmer, proche parfois du jeu vidéo (le dégommage des ennemis), fait perdre le sens du réel. Combien de morts peuvent justifier l’exfiltration d’une journaliste ? La tension et la violence traversent tout le film. De fort nombreuses scènes, outre les faits de guerre “habituels”, sont très éprouvantes : tortures, massacres, meurtres de sang-froid d’une balle dans la tête ou par étouffement, blessures purulentes. A mentionner également quelques répliques navrantes qui, malgré le fait qu’elles peuvent s’expliquer par la tension, sont de bien mauvais goût ou ridicules. Au final, ce film est peu crédible et devient vite lassant par l’accumulation d’images choc.