La source des femmes

Fiche du film

Titre original
La source des femmes
Année
2011
Pays d'origine
France
Réalisateur(s)
Radu Mihaileanu
Distribution
Frénétic Films
Durée
121 min.
Acteurs
Hafsia Herzi, Leïla Bekhti, Sabrina Ouazami, Zinedine Soualem
Genre
Comédie dramatique
Résumé succinct
Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.
Synthèse
L’argument - la grève de l’amour, du sexe plus précisément - est tiré d’une part d’un fait divers qui s’est déroulé en Turquie en 2001 et d’autre part de Lysistrata d’Aristophane. On retrouve d’ailleurs dans ce film quelques traits de la tragédie grecque, les chœurs antiques par exemple. Le réalisateur traite de l’emprise de la religion, des hommes, de la famille et de la culture traditionnelle sur la vie des habitants dans un petit village en terre musulmane. Les femmes en sont évidemment les premières victimes. Néanmoins, la portée des propos est universelle. Ce film suscite l’intérêt et la réflexion sur des sujets d’actualité tels que les divers “courants” de l’Islam (querelles théologiques sur les interprétations du Coran) et les moyens de lutte des femmes. A ce propos, la question reste ouverte de savoir s’il y a un Islam moderne, respectueux des individus et non sexiste, ou sur l’efficacité des luttes féminines. En effet si les femmes obtiennent, grâce d’ailleurs à l’appui d’un intellectuel homme, l’installation d’une fontaine dans le village leur évitant de devoir grimper dans la montagne chercher l’eau, ce sont quand même elles qui à la fin doivent puiser l’eau sous le regard des hommes buvant leur thé. Dans ce contexte culturel et social, ce sont les discours et les situations qui, plus que les images, mettent en évidence les violences faites aux femmes (viols légaux, femmes battues, exigence de virginité au mariage, nombreuses pertes d’enfants en raison des conditions de vie). Le village étant en état de crise, les relations entre les personnages sont souvent pesantes ou tendues, d’une certaine complexité aussi dans la mesure où les groupes ne sont pas homogènes : certains hommes font prévaloir l’amour sur les mariages arrangés, certaines femmes sont les gardiennes de la tradition et de la soumission sexuelle. Le film est grave mais allégé par quelques traits d’humour et montre des qualités esthétiques et poétiques.

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