The Lady

Ce grand spectacle n’évite pas tous les pièges de l’esthétisme, du larmoyant, de l’émotionnel et du caricatural. Néanmoins il a le mérite de rappeler l’histoire de la Birmanie des années 1940 à 1999 et de faire connaître un personnage extraordinaire dont l’abnégation force l’admiration. Le scénario met particulièrement en évidence les relations entre Aung San Suu Kyi, son mari anglais et leurs enfants, dont la vie a été fortement perturbée par les événements. Les choix à effectuer entre la vie familiale et l’engagement politique, ou entre le pacifisme et la violence, sont bien exposés et suscitent la réflexion, tout comme la forte relation affective entre le peuple birman et sa leader. La violence psychologique (les pressions de la junte) et les violences physiques (répressions sanglantes jusque dans les hôpitaux, massacres, exécutions sommaires d’une balle dans la tête...) doivent être signalées. Elles s’ajoutent aux relations tendues et cruelles entre les militaires et la population ou ses représentants, et même entre les militaires dont les gradés pratiquent le droit de vie ou de mort. La durée du film et la violence de certaines scènes font qu’il s’adresse aux adultes et adolescents avertis. Un minimum de connaissances historiques et politiques est souhaitable.