Et si on vivait tous ensemble ?

Cette improbable communauté de septuagénaires, à laquelle s’ajoute un jeune homme, est montrée avec beaucoup de tendresse, de gaieté et d’émotion. Certes, les difficultés inhérentes à leurs âges ne sont pas éludées - un personnage malade va mourir et le sait, un autre perd la tête, un autre est victime d’une attaque - mais, malgré les ombres du passé qui réveillent quelques problèmes de jalousie et quelques soucis de cohabitation, ils restent de bons vivants aimant le vin et les bons repas, liés par l’amitié et la solidarité. Une belle leçon de vie ! La question difficile de la sexualité des personnes âgées est abordée avec tendresse et n’est jamais malsaine. Si un personnage (aidé par le Viagra) a recours à de jeunes prostituées, la sexualité des autres est moins affirmée mais reste bien présente montrant que le désir existe toujours. Cette force vitale déteint d’ailleurs sur le jeune homme, ce qui nous vaut la seule scène vraiment explicite de l’acte sexuel (avec une jeune femme de son âge). Cette fable présente la communauté comme une alternative à l’EMS du moment que manifestement les enfants ne sont pas en mesure de prendre en charge leurs parents. Une vision un peu idyllique et on peut se demander si “en vrai” cette vie communautaire est vraiment souhaitée par des personnes âgées (fussent-elles d’esprit large). Le film est bien écrit avec de jolies idées (par exemple la manière dont l’univers des personnages se rétrécit) et souvent drôle. S’il n’est pas contre-indiqué pour les enfants, il faut toutefois mentionner que certaines scènes de maladie ou de déchéance pourraient heurter les plus sensibles s’ils ne connaissent pas de telles situations ou s’ils ne sont pas avertis.