Une nuit

Plus qu’un policier au sens strict du terme, voici un film noir français. Le commandant de “la Mondaine” est un personnage bien trouble, aux pratiques qu’on espère peu orthodoxes et très proche - un peu trop même - des milieux louches des boîtes de nuit. Cet univers est fort bien décrit, avec sa corruption, sa violence, ses trafics d’influences, ses mensonges, magouilles et chantages, ses collusions entre policiers, truands et “gens de la haute”, ses montagnes de fric. Les personnages sont certes peu recommandables mais ont une vraie épaisseur humaine, ce qui fait qu’on ne tombe pas dans la caricature. Le réalisme du film nécessite la présentation de scènes choquantes, même si elles ne sont pas montrées avec complaisance. La violence est bien présente et équitablement partagée entre le flic et les truands : destruction d’un bar, coups, bagarres, règlement de compte, ingurgitation forcée de drogue. L’alcool, les cigarettes et la cocaïne sont fortement consommés. La prostitution est largement évoquée, notamment avec une “boîte à partouzes”. Il faut relever l'aspect formel du film avec un travail sur les couleurs et le rythme, le montage, l’interprétation, qui soulignent l’ambiance glauque tant de la nuit que du milieu et rendent le scénario comme les personnages terriblement crédibles. Ce film s’adresse à des adultes ou adolescents biens avertis.