The Substance - Albert Hofmann's LSD

Fiche du film

Titre original
The Substance - Albert Hofmann's LSD
Année
2011
Pays d'origine
Suisse
Réalisateur(s)
Martin Witz
Distribution
Frénétic Films
Durée
89 min.
Genre
Documentaire
Résumé succinct
Le chimiste Albert Hofmann découvre en 1943, dans son laboratoire de recherches bâlois, une substance jusque-là inconnue. Après l’avoir expérimentée sur lui-même, il comprend qu’il a affaire à un agent extrêmement puissant qui bouleverse la perception humaine. Les psychiatres commenceront à utiliser, dans les années 1950, cette nouvelle substance appelée LSD à des fins thérapeutiques. Lorsque cette «bombe atomique du cerveau» sort des cliniques dans les années 1960, c’est une véritable révolution : le LSD semble fait pour les hippies en rupture avec la société d’abondance. Dans les années 1970, le LSD est mis sur liste noire. Aujourd’hui, les substances psychédéliques retrouvent, pour la première fois, un usage légal. Le LSD redeviendra-t-il, à l’avenir, ce médicament qu’Albert Hofmann a toujours vu en lui ?
Synthèse
Ce documentaire présente un réel intérêt historique, culturel, social et même politique. Le LSD a accompagné l’histoire de la deuxième moitié du XXe siècle et influencé les mentalités de manière marquante, même s’il n’a été qu’un moyen et non une cause de la révolution culturelle des années 70. Il a intéressé et intéresse toujours les milieux médicaux et psychiatriques. La CIA l’a testé pour l’utiliser comme sérum de vérité et pendant la guerre du Vietnam, l’armée américaine a envisagé d’en asperger l’ennemi (ironiquement ce sont surtout les soldats américains qui en ont fait usage et la société américaine qui en a été inondée). La vague psychédélique et la culture pop des années 70 en ont été profondément imprégnées à tel point que Timothy Leary et bien d’autres “gourous” l’ont promu comme un véritable produit de libération en cette époque riche en potentialités et espoirs (mouvement hippy). Si les faits présentés sont bien réels, on peut regretter le manque de mises en perspectives, le déséquilibre des images et des témoignages (le plus souvent bien compréhensifs, voire un peu nostalgiques) ainsi que plusieurs lacunes. C’est ainsi que les effets secondaires et la dépendance durables au LSD ne sont guère évoqués - ou alors rapidement, “en passant” - tout comme les bad trips, que les conséquences des tests sur les cobayes sont peu approfondies, que les effets de groupe ou de masse sont largement plus développés que les effets sur les individus (mais il est vrai que ce sont surtout les grands rassemblements qui ont fait peur aux pouvoirs politiques et provoqué la répression). Au final, l’intérêt de ce documentaire est amoindri par son côté orienté parfois proche de l’apologie : on a l’impression que les expériences cosmiques, la recherche spirituelle ou mystique, le bien-être passager et les visions esthétiques procurés par le LSD prennent le pas sur la toxicité du produit. Sur le plan physiologique, certains flashes psychédéliques peuvent fatiguer. Ce film s’adresse donc un public d’adultes ou d’adolescents au bénéfice d’une certaine maturité et capables de recul par rapport à une époque qu’ils n’ont pas connue.

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