De rouille et d'os

Fiche du film

Titre original
De rouille et d'os
Année
2012
Pays d'origine
France
Réalisateur(s)
Jacques Audiard
Distribution
JMH Distributions
Durée
115 min.
Acteurs
Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Bouli Lanners, Céline Salette, Corinne Masiero
Genre
Drame
Résumé succinct
Ça commence dans le Nord. Ali se retrouve avec Sam, 5 ans, sur les bras. C'est son fils, il le connaît à peine. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur à Antibes. Là-bas, c'est tout de suite mieux, elle les héberge dans le garage de son pavillon, elle s'occupe du petit et il fait beau. A la suite d'une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie. Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Il est pauvre, elle est belle et pleine d'assurance. C'est une princesse. Tout les oppose. Stéphanie est dresseuse d'orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame pour qu'un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Quand Ali la retrouve, la princesse est tassée dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes et pas mal d'illusions. Il va l'aider simplement, sans compassion, sans pitié. Elle va revivre.
Synthèse
Un film très âpre qui s’adresse aux adultes ou aux jeunes d’une certaine maturité capables de discernement et d’une lecture critique car, si le cinéaste dénonce manifestement les dérives de la société, le film n’est pas exempt d’ambiguïtés et le message n’est pas “mâché”, laissant au spectateur une part d’interprétation. De nombreux sujets sont abordés - le handicap, les relations hommes-femmes, la place de l’enfant dans un milieu perturbé, le monde du travail, la misère sociale, culturelle et économique, la violence, la dépendance, le sexisme, les drames de la vie quotidienne - pour illustrer la survie dans une société délabrée où règne le chacun pour soi et poser les bonnes questions : dans quel monde vivons-nous et vers quel monde allons-nous ? A cet égard ce film, porté par des acteurs convaincants, présente un grand intérêt et suscite de riches réflexions. Néanmoins de nombreuses contre-indications doivent être relevées. Il y a la violence physique avec les combats sanglants pour se faire de l’argent, une femme amputée de ses jambes, un enfant qui se noie (une scène assez anxiogène). La sexualité est “efficace”, crue, presque bestiale et sans tendresse inutile, notamment avec une femme sans jambes. L’image de la femme est fortement négative mais celle de l’homme ne vaut guère mieux, ce sont des objets sexuels. La virilité, le machisme, la force du principal personnage masculin, amplifiés par l’attitude soumise et admirative des femmes, peuvent exercer une certaine fascination pour les jeunes gens dont l’identité se construit. Les relations délétères, peu respectueuses et même parfois odieuses, la violence psychologique, le manque d’humanité (à quelques exceptions près), mettent en évidence la part animale des personnages. Enfin, sur le plan physiologique, certaines images peuvent choquer. Même si la fin semble laisser quelque espoir – au spectateur de juger – ce film naturaliste reste globalement profondément pessimiste.

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