Fiche du film
Titre original
Opération Libertad
Année
2012
Pays d'origine
Suisse
Réalisateur(s)
Nicolas Wadimoff
Distribution
Filmcoopi Zürich
Durée
90 min.
Acteurs
Karine Guignard, Natacha Koutchoumov, Laurent Capelluto, Stipe Erceg, Nuno Lopes, Jonathan Genet, Antonio Buil, Michael Neuenschwander
Genre
Comédie dramatique
Résumé succinct
En 1978, les GAR - un groupe clandestin de la scène autonome genevoise - braquent une agence zurichoise de la banque SBS/SBG. Par l’entremise d’une camarade chilienne, employée comme femme de ménage au sein de la banque, le groupe apprend qu’un agent de la dictature paraguayenne apportait de l’argent sale à Zurich. Les GAR enlèvent alors l’agent et emportent plusieurs millions de francs. Un étudiant en art filme l’ensemble de l’opération avec une des premières caméras vidéo. Les GAR entendent démontrer la collusion entre le système bancaire helvétique et les dictatures et, pour ce faire, se dévoilent aux médias. Mais ces derniers, autant que la banque et la police, nient l’existence du braquage. Trente ans après, les cassettes vidéo que l’on croyait disparues réapparaissent.
Synthèse
Même si le sujet, plus que le film, présente un certain intérêt thématique ou culturel (la scène alternative et révolutionnaire des années 70), cette fiction sous forme de « faux documentaire » peine à captiver et suscite peu de réflexion en raison de sa faible analyse, de ses personnages et discours inconsistants et caricaturaux chargés de poncifs, de ses commentaires pédants. Basé sur les schémas classiques du hold-up qui foire et des luttes révolutionnaires qui tournent mal, ce film aurait mérité pour être crédible plus de sérieux et de d’approfondissement dans la présentation d’une époque troublée (notamment avec les enlèvements de Hans-Martin Schleyer en Allemagne et de Aldo Moro en Italie), de la société du spectacle (en référence à Guy Debord), de la Suisse du secret et du silence, des groupuscules révolutionnaires ou d’extrême-gauche qui n’étaient probablement pas composés que de “charlots” aux propos indigents... Malgré une approche un peu sommaire, on peut néanmoins se demander si la fin justifie les moyens et se poser la question de l’engagement politique et de ses conséquences. Les images ne sont pas d’une violence insoutenable mais on assiste quand même à un enlèvement, à la mort d’un otage par manque de soins, à des menaces avec des armes. Les exemplarités négatives sont nombreuses : consommation d’alcool, de drogues et de cigarettes, vol, prise d’otage, non-assistance de personne en danger. Cependant, en raison de la forme cinématographique, on peut penser que les spectateurs sauront garder leurs distances. Quant aux relations entre les personnages du groupuscule, elles se délitent au fur et à mesure que leur projet part en eau de boudin, que leur foi vacille et que surgissent leurs contradictions (à propos de l’amour libre par exemple, ou de l’utilisation du magot).