Le grand soir

Fiche du film

Titre original
Le grand soir
Année
2012
Pays d'origine
France
Réalisateur(s)
Benoît Delépine, Gustave Kervern
Distribution
Mont-Blanc Distribution
Durée
92 min.
Acteurs
Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel, Brigitte Fontaine, Areski Belkacem
Genre
Comédie dramatique
Résumé succinct
Les Bonzini tiennent le restaurant 'la Pataterie' dans une zone commerciale. Leur fils ainé Not est le plus vieux punk à chien d'Europe. Son frère Jean Pierre est vendeur dans un magasin de literie. Quand Jean Pierre est licencié, les deux frères se retrouvent. Le grand soir, c'est l'histoire d'une famille qui décide de faire la révolutionmà sa manière.
Synthèse
Dans leur style devenu bien reconnaissable, Kerven et Delépine narrent les errances d’un punk à chien et de son frère, un commercial déclassé. Un éloge de la liberté et de la vie du moment présent de ces Pieds Nickelés déjantés et à l’énergie débordante. Principalement autour d’une zone commerciale, leur violence et leurs comportements régressifs sont à mettre en opposition avec la violence sociale et économique et le mode de vie consumériste tant des clients que des travailleurs des magasins. Sur le mode allégorique et comme un miroir désespérant, ce film critique au vitriol et tourne en dérision la société marchande. Il est par ailleurs efficace et un brin nihiliste : il faut bien en rire (même si ce sont souvent des “gags d’adolescents”), il ne reste que cela à faire car cette révolte même aussi à une impasse tant il n’y a probablement pas d’issue possible. Malgré ses pointes d’humanité et de “tendresse brute”, plusieurs scènes peuvent choquer ou inquiéter : une pendaison originale et spectaculaire, une tentative d’immolation par le feu, la frénésie des concerts de musique punk, les déchainements dans un magasin, un bébé oublié à la consigne ou trimballé dans un concert, la consommation d’alcool, les comportements des uns comme des autres avec une belle palette d’antihéros tant du côté des marginaux que de celui des adaptés ou encore quelques scènes de violence de comédie. Un film jouissif et stimulant dont le style parodique et la cruelle ironie, voir le titre, n’atténue en rien la critique sociale et n’évacue pas les questions de fond. Il fait même diablement réfléchir pour autant que l'on dépasse le stade du premier degré, celui de la comédie.

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