A coeur ouvert

Au début tout réussit aux deux personnages principaux, chirurgiens de talent, beaux, amoureux et heureux. De fortes personnalités ! Mais les choses se dégradent vite en raison de l’alcoolisme de Javier au travail et de la grossesse inattendue de Mila qui bousculera leur équilibre précaire. Alors que Javier est de plus en plus centré sur lui-même, alcoolique (jusqu’à en perdre son travail), destructeur et violent, Mila reste longtemps dans le déni, voire la complicité, jusqu’à l’annonce de sa grossesse. L’alcool festif et social du début devient vite un gros problème privé et professionnel. Leur relation et les contacts avec les autres vont donc se détériorer - plongeant le spectateur dans une certaine inquiétude pour le couple, l’enfant à naître et les malades - et leurs co-dépendances détruiront leurs personnalités, leur amour-propre, avant de les mener vers une fin dramatique. Ce film présente un réel intérêt et suscite la réflexion non seulement sur les ravages de l’alcool mais aussi sur les relations amoureuses, le couple et le travail, les espoirs et les craintes d’une grossesse accidentelle qui modifie profondément le psychisme des futurs parents. Cette descente aux enfers est présentée de manière crédible et avec de nombreuses scènes fort réalistes illustrant la violence des situations et des comportements (par exemple la destruction progressive de l’appartement mise en parallèle avec la destruction des personnages et du couple). A noter que les images d’opérations à cœur ouvert peuvent être pénibles à voir pour les personnes sensibles.