Au-delà des collines

Fiche du film

Titre original
Dupä Dealuri
Année
2012
Pays d'origine
Roumanie
Réalisateur(s)
Cristian Mungiu
Distribution
Frénétic Films
Durée
150 min.
Acteurs
Cosmina Stratan, Cristina Flutur, Valeriu Andriuta, Dana Tapalaga
Genre
Drame
Résumé succinct
Alina revient d'Allemagne pour y emmener Voichita, la seule personne qu'elle ait jamais aimée et qui l'ait jamais aimée. Mais Voichita a rencontré Dieu et en amour, il est bien difficile d'avoir Dieu comme rival.
Synthèse
Dans la Roumanie postcommuniste d’aujourd’hui, une jeune femme en crise rejoint dans une communauté religieuse son amie (ou amour) d’orphelinat. Alors que cette dernière a rencontré Dieu et trouvé son réconfort et sa place dans cette église, il n’en est pas de même pour la première. Le film dénonce avec force le système autoritaire et patriarcal de cette communauté, basé sur la soumission, l’obéissance et la négation de l’individu, ce qui est d’ailleurs bien accepté par les sœurs complices de ce système qui travaillent avec ardeur pour le Pope et pour Dieu. Ce “corps étranger” va néanmoins bouleverser la communauté, incapable d’admettre la différence, les besoins personnels, les conflits et les “amitiés particulières”. Face à la recherche par la jeune femme en crise d’une relation fusionnelle de survie, la communauté ne sait y répondre que par des prières et des rites proches de l’exorcisme (le diable est fort présent dans ces pratiques) tandis que son amie ne lui accorde qu’un maigre soutien. Plus généralement, ce film pose la question de ce que fait - ou ne fait pas - une société fermée, fondée sur des dogmes, répressive par rapport aux sentiments et à la sexualité, pour ceux qui prennent le train en marche, qui sont fragiles et différents, qui ne partagent pas les bonnes valeurs. Malgré une certaine bienveillance (plus qu’une réelle compréhension) de la part des sœurs, l’étrangère sera à plusieurs reprises bâillonnée et attachée sur des planches formant une croix ou sur un lit d’hôpital. La violence physique répond ainsi à la violence psychologique. Si la communauté religieuse est la première visée, d’autres institutions, l’hôpital par exemple, ne sont pas épargnées. Ce film est très long (150 minutes), lent et pesant. Il n’en est pas moins d’une belle qualité formelle et esthétique.

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