Anna Karenine

Ce film pourra déconcerter les lecteurs de Tolstoï mais plaire à ceux qui craindraient que la lecture du roman soit rébarbative. En effet, la forme cinématographique est étonnante : cela commence dans un théâtre avec un ton d’opérette puis évolue au fur et à mesure que l’histoire devient plus dramatique et plus sombre. Ce film est une œuvre d’art en lui-même. Il nous montre l’état de la société de l’époque, où l’enchaînement de situations contraires aux convenances entraîne la mort sociale puis à la mort physique. A cet égard, l’actualité de ce film peut être variable en fonction des cultures. Le suicide comme issue au désespoir amoureux peut impressionner les adolescents. Mais avant d’en arriver là, il y a l’adultère (qui est “puni”), le non respect des conventions sociales, la jalousie et les soupçons, la fascination d’une société du spectacle avant l’heure, la consommation de morphine, la lutte d’une femme pour se libérer et vivre son amour. Le point de vue du cinéaste n’est pas d’encourager ces pratiques ni de les justifier, il ne fait que décrire des processus qui mènent au drame.