La chambre bleue

Adapté du roman éponyme de Georges Simenon, le format du film (4:3) permet d'accentuer la lourdeur du propos. L'univers du romancier est bien rendu dans ce long-métrage qui laisse planer le doute et le mystère jusqu'à la fin. Malgré la courte durée de ce film, l'essentiel est dit avec beaucoup de subtilité. Certaines scènes de sexe sont suggérées, d'autres plus explicites, mais sans vulgarité. Cette histoire, qui relate une passion adultère tragique et se termine devant le juge, est racontée sous la forme d'une audition, avec de nombreux allers et retours temporels. La procédure judiciaire viole l'intimité des amants pour essayer de découvrir la vérité. L'homme qui délaisse son foyer au profit d'une relation qu'il ne maîtrise pas et qui le mènera à sa perte, est victime d'une manipulation perverse et diabolique de son amante, dont il n'est pas conscient et n'en mesure pas la gravité. L'ambiance de l'intrigue, à savoir les relations psychologiques entre les différents protagonistes, est suffocante et rendue par la manière de filmer et par la chambre bleue, dont l'espace réduit nous étouffe. Ce récit est destiné à un public adulte ou à de grands adolescents bien avertis.